mardi 13 mars 2012

et la suite....

Voilà cinq jours que j'essaie d'apprivoiser les deux intruses qui squattent ma cavité buccale. J'ai encore des difficultés avec certains phonèmes, mais rassurez vous je ne postillonne plus. Quand à la douleur elle s'est bien estompée surtout qu'en Bretagne le climat est plus doux, quoi qu'on en dise.

Mais ma petite copine S.. qui avait si gentiment réglé ma note s'est retrouvé en grande difficulté à son tour.
 Et oui, quand les ennuis commencent on ne sait jamais quand ils vont s'arrêter. 
Hier je reçois un coup de téléphone de S.. paniquée, le plafond de ses paiements autorisés à l'étranger s'est retrouvé dépassé et elle ne peut à son tour payer ses dents.(comprenez Cruella ne lui posera pas ses dents tant que les sous ne seront pas dans sa poche)
Aussitôt je la rassure, pas de problème, plutôt que te rembourser, je vais payer directement la clinique. Pour cela transmets moi  les coordonnés de leur compte bancaire et je vais dès l'ouverture de ma banque demander de faire le virement. Rien de plus simple pensai-je dans ma petite tête de béotienne. Mais ma banque est fermée le lundi je ferai ça demain. Illico je reçois par mail les info demandées.

Ce matin, bien avant l'heure d'ouverture, j'étais en faction devant la grille munie de mon netbook contenant le mail pour ne pas faire d'erreur en recopiant, étant donné bien entendu que l'encre avait séché dans l'imprimante qui n'avait pas servie depuis mon départ en Guadeloupe début décembre. Vous suivez ?
Dès que la grille s'ouvre je me précipite pour exposer ma requête à l'hôtesse. Aussi naïve que moi cette dernière me dit "pas de problème je peux vous faire ça, là, tout de suite" 
- Euh ! c'est que je préférerais passer dans le bureau de ma conseillère vu que mes références sont dans l'ordi, je peux difficilement l'ouvrir là, debout...
-Elle ne peut pas vous recevoir, vous n'avez pas rendez-vous, passez dans le premier bureau.
Sans problème, je  rencontre une deuxième personne qui dit:
- rien de plus simple donnez moi les coordonnées je fais ça tout de suite.
Jusque là l'optimisme est à son comble;
J'ouvre mon netbook, j'avais pris la précaution de coller sur le bureau la pièce jointe, tout va très vite, je commence à souffler.
La banquière clic, clic sur son clavier et se tournant vers moi me dit "mais vous n'avez pas le BIC ?"
Ben non ! et d'abord c'est quoi un BIC ?
(petite parenthèse : vous saviez que l'inventeur du stylo bille était hongrois ? et si !)
 Comprenant que ce n'était pas un stylo bille qu'elle me demande je lui montre sur l'écran tout ce qui m'avait été transmis.
- Il n'est pas correct cotre IBAN
- C'est quoi un IBAN ?
- il a des - et il ne doit pas y avoir de - ni  de x dans un IBAN 
-Ah ? ? ? j'en reste baba !
- Je réessaye sans les -
- oui, oui essayez je vous en prie sans quoi ma copine va rentrer sans les dents.
Nouvel essai, la dame ne s'énerve pas, tapote, imprime, retapote, prends son téléphone appelle une collègue qui arrive,et regarde mon écran
- il est pas normal votre IBAN !
Encore une ! et d'abord ce n'est pas MON IBAN  la preuve la dame qui avait imprimé quelque chose lui montre la feuille en disant
- non le sien je l'ai là il n'a pas de - ni de x ( enfin le mien est normal, ravie de l'apprendre, je ne sais toujours pas ce que c'est)
Je suggère d'appeler la clinique, je sors mon portable, je fais le N° fournis avec l'IBAN, l'adresse et le reste, je branche le haut parleur et là une grosse voix nous baragouine du hongrois pur jus, ça sens le répondeur Magyar.
Comme il n'est que 9h je subodore que Cruella fait la grasse mat', patientons.
La collègue venue en renfort suggère d'appeler la caisse régionale, aussitôt dit aussitôt fait.
Pour la troisième fois j'entends "il n'est pas normal votre IBAN" 
Ben justement c'est pour ça qu'on vous appelle, c'est un IBAN  HONGROIS !
palabres entre spécialistes du Bic et de l'IBAN  qui déclarent forfait .
Je tente un nouvel appel vers la Hongrie, toujours la même grosse voix.
-Vous pouvez peut être leur envoyer un mail pour leur demande un BIC ? j'ai l'adresse mail.
- bonne idée.
Le mail étant envoyé, mon accord donné pour le virement de la somme demandée, ma présence n'était plus utile, la dame me donne sa carte, m'envoie le double du mail et nous convenons de nous tenir au courant.
Je rentre pour essayer de contacter S.. à son hôtel, pas de chance elle est sortie.
Entre temps j'arrive à contacter N.. sur Skype, je lui demande si elle peut essayer de trouver un autre N° dans l'annuaire hongrois car mes appels toutes les cinq minutes donnent le même résultat. (bonjour la note !)
Nous restons en contact (vive Skype) et elle m'informe qu'elle a réussi à joindre quelqu'un qui était visiblement occupé mais à qui elle a quand même réussi à glisser qu'il fallait de toute urgence ouvrir le mail de ma banque et y répondre.Info primordiale : la clinique n'ouvre qu'à midi, nous sommes veille de fête nationale chômée donc la moitié du personnel ne travaille pas. Si mon paiement ne pars pas S..va devoir rester jusqu'à jeudi minimum !
vers 13h j'ai un coup de fil de S.. qui arrivant à la clinique a trouvé mes mails, s'est précipitée chez le responsable parlant français et l'a supplié de renvoyer les bons n° à ma banque. Seulement le hic c'est qu'il n'a pas de Bic (un comble pour un hongrois!). Je suggère à S.. qu'ils appellent la banque à 14h quand j'y serai et nous trouverons bien un moyen de faire voyager mes euros vers l'est.

A la réouverture de la banque je suis là, toujours le netbook sous le bras, un peu plus tendue que ce matin mais toujours confiante.
 L'hôtesse ouvre
 - encore vous ?
 - je peux voir la dame de ce matin ?
 - ah non elle n'est pas là cet après midi
 - comment ça elle n'est pas là, où est-elle ?
- dans l'autre agence à L...
- mais je fais comment pour faire partir mon virement ?
- je vais l'appeler
Il s’avère que la dame n'est pas dans l'autre agence mais partie déjeuner avec son chef et il est 14h30 ils ne sont pas de retour. Je BOUE !
Pour passer le temps je lis "le Paysan Breton" seule lecture à disposition et j'apprends qu'après les insecticides on vaporise maintenant des phéromones sur les cultures pour empêcher les insectes de se reproduire. Quelle semaine culturellement riche !
Soudain le chef d'agence sort de son bureau, je ne l'avais jamais vu celui-là il ne doit pas souvent se montrer. Il s'approche de moi et me demande mon nom. "On vous demande au téléphone" Je rentre dans son bureau prendre la communication et surprise c'est S.. qui me dit que le Mr qu'elle vient d'avoir lui a assuré qu'il allait faire le virement. Je la rassure que nous allons faire vite pour que Cruella lui pose ses dents rapidement et je raccroche. 
Enfin un spécialiste, me dis-je ça va aller. Dans la banque on est chef quand on sait tout faire avec ou sans Bic.
Et le Monsieur de m'expliquer qu'il a reçu un mail identique au mien mais avec un BIC, OUF !
-Cependant,  dit-il,  l'IBAN  n'est toujours pas normal...donc ça ne marche pas.(J'ai cru en tomber de ma chaise.)
-Alors ?
- Alors je vais essayer en enlevant un chiffre après l'autre.
S'ensuit une longue suite de manipulations... sans résultat.
15h je n'ai plus un poil de sec. Je pense à S.. rivée devant son ordi là bas, qui attend le sésame pour ouvrir la bouche, enfourner ses couronnes et se sauver vite fait.

Et là j'ai droit à un cours détaillé sur l'utilisation et la raison d'être du BIC et de l' IBAN. Je vous avouerai que je n'ai rien écouté, opinant du chef pour qu'il abrège et bouillant d'impatience. Pour finir je ne sais par quel miracle il a trouvé la bonne combinaison, l'IBAN ouvrant la voie vers l'est à mes petits euros. Eureka !
MAIS... pour Cruella ce n'est pas suffisant. Il me montre l'email ou c'est écrit en rouge, très gras et très grand : veuillez envoyer par fax le justificatif de la transaction
Encore quelques minutes de suspens et ce sera fini.
Je suis rentrée écrire un mail  à S... C'est parti va enfiler tes dents !




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